Face à l’urgence climatique et à la flambée des prix de l’énergie, la rénovation énergétique des logements s’impose comme une priorité nationale. Pour encourager les propriétaires à franchir le pas, l’État a mis en place un arsenal d’aides et de subventions. Décryptage de ces dispositifs qui peuvent vous faire économiser jusqu’à 90% du coût des travaux.
MaPrimeRénov’ : le dispositif phare de l’État
MaPrimeRénov’ est devenue la principale aide à la rénovation énergétique en France. Lancée en 2020, elle s’adresse à tous les propriétaires, qu’ils occupent leur logement ou qu’ils le mettent en location. Le montant de l’aide varie selon les revenus du foyer et l’ampleur des travaux entrepris.
Pour un ménage aux revenus modestes, l’aide peut atteindre 90% du montant des travaux, avec un plafond fixé à 20 000 euros sur 5 ans. Les travaux éligibles incluent l’isolation thermique, le changement de système de chauffage ou encore l’installation d’une ventilation.
« MaPrimeRénov’ a permis de démocratiser la rénovation énergétique », affirme Marie Dupont, experte en transition énergétique. « En 2022, plus de 670 000 dossiers ont été validés, représentant 2,06 milliards d’euros d’aides. »
L’éco-prêt à taux zéro : financer le reste à charge
Pour compléter MaPrimeRénov’, l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) permet d’emprunter jusqu’à 50 000 euros sans intérêts pour financer des travaux de rénovation énergétique. Ce prêt, accordé sans condition de ressources, peut être souscrit auprès des banques partenaires.
Le montant du prêt dépend du type de travaux réalisés. Par exemple, pour un bouquet de trois travaux (isolation des murs, changement de fenêtres et installation d’une pompe à chaleur), vous pouvez emprunter jusqu’à 30 000 euros sur 15 ans.
Jean Martin, conseiller en financement, souligne : « L’éco-PTZ est un excellent moyen de financer le reste à charge après les aides directes. Il permet d’étaler le coût des travaux sans alourdir le budget mensuel. »
Les certificats d’économies d’énergie : une aide méconnue mais précieuse
Les certificats d’économies d’énergie (CEE) constituent une aide souvent négligée par les particuliers. Pourtant, ils peuvent représenter un coup de pouce non négligeable. Ce dispositif oblige les fournisseurs d’énergie à promouvoir l’efficacité énergétique auprès de leurs clients.
Concrètement, les fournisseurs d’énergie proposent des primes, des bons d’achat ou des prêts bonifiés en échange de travaux de rénovation énergétique. Le montant de l’aide dépend du type de travaux et de la zone géographique.
« Pour une isolation des combles dans une maison de 100m², l’aide CEE peut atteindre 1 500 euros », explique Sophie Leroy, conseillère en rénovation énergétique. « C’est une aide cumulable avec MaPrimeRénov’ et l’éco-PTZ. »
Les aides locales : l’atout méconnu
En plus des aides nationales, de nombreuses collectivités locales proposent leurs propres dispositifs de soutien à la rénovation énergétique. Ces aides, souvent méconnues, peuvent pourtant faire une réelle différence dans le plan de financement.
Par exemple, la région Île-de-France propose une prime pouvant aller jusqu’à 6 000 euros pour l’installation d’une pompe à chaleur géothermique. La ville de Lyon offre quant à elle une subvention de 20% du montant des travaux (plafonnée à 2 000 euros) pour l’isolation des murs par l’extérieur.
« Il est essentiel de se renseigner auprès de sa mairie, de son département et de sa région », conseille Pierre Durand, architecte spécialisé en rénovation. « Ces aides locales peuvent parfois doubler le montant total des subventions. »
Le dispositif Denormandie : une aubaine pour les investisseurs
Pour les propriétaires bailleurs, le dispositif Denormandie offre une réduction d’impôt allant jusqu’à 21% du montant de l’investissement, étalée sur 12 ans. Cette aide concerne l’achat et la rénovation de logements anciens dans certaines villes moyennes.
Pour en bénéficier, il faut réaliser des travaux représentant au moins 25% du coût total de l’opération. La réduction d’impôt peut atteindre 63 000 euros pour un investissement plafonné à 300 000 euros.
« Le Denormandie est un excellent moyen de conjuguer investissement locatif et rénovation énergétique », affirme Lucie Dubois, conseillère en gestion de patrimoine. « Il permet de rénover le parc immobilier ancien tout en bénéficiant d’avantages fiscaux substantiels. »
Comment optimiser ses aides ?
Pour tirer le meilleur parti de ces dispositifs, il est recommandé de suivre quelques étapes clés :
1. Réaliser un audit énergétique de votre logement. Ce diagnostic permettra d’identifier les travaux prioritaires et d’estimer leur coût.
2. Faire appel à un conseiller France Rénov’. Ce service public gratuit vous aidera à définir votre projet et à identifier les aides auxquelles vous avez droit.
3. Solliciter plusieurs devis d’artisans RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Cette certification est obligatoire pour bénéficier de la plupart des aides.
4. Monter les dossiers de demande d’aide avant de commencer les travaux. Certaines aides ne sont pas rétroactives.
5. Envisager une rénovation globale plutôt que des travaux isolés. Les aides sont souvent plus importantes pour les rénovations d’envergure.
« Une rénovation bien pensée peut diviser par quatre la consommation énergétique d’un logement », souligne Thomas Legrand, ingénieur thermicien. « Avec les aides actuelles, le retour sur investissement peut être atteint en moins de 10 ans. »
La rénovation énergétique est un enjeu majeur pour réduire notre empreinte carbone et améliorer notre confort de vie. Grâce à l’arsenal d’aides mis en place par l’État et les collectivités locales, elle devient accessible à un nombre croissant de propriétaires. N’hésitez pas à vous lancer dans cette démarche vertueuse, pour votre portefeuille et pour la planète.
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